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Le blog de algerie-infos

"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)

Karim Tedjani : "Je suis un électron libre"

 

Karim le guerbèsi de Paris

DR-« J'ai passé la majeure partie de mon temps en Algérie dans

le douar de Guerbes Sanhadja dont j'arpente les paysages variés

depuis plus de trente ans ».

 

 

Nous connaissons l’implication persévérante de Karim Tedjani dans la défense de la zone naturelle de Guerbes Sanhadja. Succédant à la détérioration continue du site qu’il n’a cessé de pointer, le projet d’y implanter un complexe pétrochimique risque de provoquer, cinquante ans après l’Indépendance, un des plus grands crimes contre la nature algériennne. En liaison avec sa nécessaire intervention médiatique, Tedjani semble beaucoup se méfier des arrières-pensées qui motivent « les étiquettes qui risque de me coller à la peau, ainsi qu’à tous ceux et celles qui aiment la Nature». Il précise : « Je suis un électron libre ».

Né à Paris, cet enfant d’émigré raconte  la génèse de son engagement en faveur du site menacé : « J'ai passé la majeure partie de mon temps en Algérie dans le douar de Guerbes Sanhadja dont j'arpente les paysages variés depuis plus de trente ans ».

 

Texte intégral de sa mise au point.

 

 

 

 

 

Pourquoi je ne suis pas un « militant écologiste » algérien…

 

 

 

Par Karim Tedjani

 

 

 

Etre un "militant" c'est généralement avoir une affiliation politique bien affirmée. Pour ma part, je n’en ai jamais trouvée une à ma convenance. Ni en France, pays où je suis né, où j'ai grandi et appris à penser, ni en Algérie, terre de mes ancêtres, berceau sacré de ma Nature Algérienne.

 

 

Etre un écologiste supposerait que je sois un adepte de l’écologisme, mouvement politique global ou bien un chercheur dont la spécialité serait l’Ecologie, science de l’Environnement. Je n’en ai aucunement la première ambition, et surtout pas la deuxième prétention.

 

 

Je suis tout simplement un amoureux de la Nature de mon pays d’origine et, disons que cette passion a pris une place très importante dans ma vie depuis que j’ai décidé de créer le portail Nouara, que j’administre depuis déjà 4 ans. C’est une formidable aventure qui a débuté dans la campagne de Guerbes Sanhadja (Skikda) et qui m’a fait parcourir une grande partie de la zone tellienne du pays et rencontrer divers acteurs de l’écologie en Algérie. Ecologie, à prendre au sens de protection et d’étude de l’environnement.

 

 

Cela m’a également amené à être invité sur quelques plateaux télé et studios radio de même que de côtoyer des journalistes de grands quotidiens algériens. Nouara fait également parti du Réseau Algérien des Médias pour l’Economie verte et l’Environnement. C'est donc un outil web reconnu.

 

 

Enfin j’ai eu l’immense chance de rencontrer autant des associations, des chercheurs, des politiques mais aussi de simples citoyens impliqués au quotidien dans la protection de la Nature Algérienne. Je me suis souvent fait, à l’aide de mes modestes aptitudes pour l’écriture ainsi que mon intérêt pour la photo, le témoin de leurs réalisations, de leurs petites victoires.

 

 

C’est, je pense, ce qui me procure la plus grande des satisfactions.

 

 

Toutes ces perles de bonnes volontés, dans le contexte actuel de la société algérienne, rayonnent d'espoir pour l’avenir de toute une nation. Quand je me trouve en présence de ces gens qui activent pour le bien des autres, et de la biodiversité qui les entoure, je me sens à vrai dire en contact très intime avec cette fierté et cette noblesse du peuple Algérien que beaucoup d'enfants d'immigrés comme moi ressentent au fond d'eux-mêmes comme une empreinte sacrée.

 

 

Il n'y aura que des imbéciles ou des jaloux pour dire que je ne suis pas un vrai Algérien, que je ne peux pas aimer ce pays autant que ceux et celles qui y sont nés. L'Algérie m'habite depuis ma naissance et j'ai parcouru des milliers de kilomètres à travers mon Algérie pour y chercher ma Nature Algérienne. C’est pour cela que le destin de ce pays ne peut me laisser indifférent. Plus encore, si je suis lié à la France par une magnifique ville, Paris, mon amour pour la Nature prend sa source dans les campagnes de l'Est Algérien. Je ne connais Alger que depuis peu, et j'ai passé la majeure partie de mon temps en Algérie dans le douar de Guerbes Sanhadja dont j'arpente les paysages variés depuis plus de trente ans. A cheval, à dos d'âne, en pâturage avec les chèvres, les vaches et les moutons, voilà où je suis né Algérien à huit ans et demi.

 

 

La Nature Algérienne, c'est donc le lien le plus profond qui existe entre l'Algérie et moi. Un lien tellement profond au point que de la voir se détériorer a un peu chamboulé mon quotidien...

 

 

Je sais bien qu’il faut mettre une étiquette sur tout, surtout dans le monde de l’information. Aussi je ne suis pas étonné, d’être affublé du charmant sobriquet de « militant écologiste algérien » quand on me donne parfois l'occasion de m'exprimer dans certains médias. Un parisien d’Algérie qui s’est impliqué, comme tout citoyen de nationalité algérienne peut le faire, dans la préservation de l’Environnement de son pays serait plus approprié mais trop long pour la presse…

 

 

Mon objectif est seulement de faire la promotion d’un message dont l’Environnement est, certes la pierre angulaire, mais où l’Economie et les contingences sociales ont aussi leurs mots à dire. Ce message est plus à vrai dire une quête. Il se construit essentiellement à travers mes voyages en Algérie ainsi que ma veille sur le web algérien et français. C’est un partage. Celui de l'information et des bonnes idées. Le témoignage de beaux gestes à renouveler. La dénonciation des mauvaises intentions contre la Nature Algérienne.

 

 

Des concepts tels que le développement durable et l'économie verte ont pris une grande part dans les débats et discours internationaux. Ce qui paraissait une utopie hier semble s'avérer une réalité pour demain. Le monde politique, industriel et la société civile de nombreux pays semblent s'accorder sur la nécessité d'assumer une meilleure alliance instaurée entre l'Environnement en mouvement et l'Homme en développement. L’Algérie, notre pays est impliquée diplomatiquement dans cette prise de conscience.

Je suis convaincu d’ailleurs, à ce propos, que des outils comme le développement durable et l'économie verte ne peuvent être que transitoires parce qu’exotiques. L’Algérie, mon pays, doit créer sa propre version de gestion écologique adaptée aux particularités de la nature algérienne au sens propre et figuré. S’il ne faut pas s’en défier, il me semble bon de pouvoir un jour savoir s’en défaire. Le développement des ressources humaines pour une gestion raisonnée des ressources naturelles. Voilà mon rêve et celui de tant de citoyens algériens pour l’Algérie.

 

 

Je suis un électron libre, une voix sans autre maître que sa propre conscience. Pour moi, veiller à insuffler le respect de la Nature dans une société et un pays que j’apprends de plus en plus à découvrir, voilà, à vrai dire, la "mission" que je me suis personnellement donnée. Cela me permet de rencontrer beaucoup de monde sans la moindre arrière-pensée politique. Être militant pour un parti écologique algérien ne me permettrait peut-être pas de faire si facilement cela. D'autant que j'ai gardé encore bien des travers de mon éducation de consommateur parisien. Je ne pense pas être quelqu'un d'exemplaire. C'est l'exemple des petites victoires des autres qui m'a convaincu que l'Algérie avait son rôle endémique à jouer dans une évolution des mentalités à travers le monde quant à la conception du bien-être. J'ai surtout taché de créer un réseau de savoir faires et de bonnes volontés autour d'un outil de recherche web.

 

 

C'est à vrai dire avant tout l'expériences de ces gens qui m'inspire pour créer à l'avenir d'autres outils web plus pertinents et performants que "Nouara" afin de donner un poids médiatique ainsi qu'une base de partage de données exhaustive; pour que le respect de l'environnement en Algérie ne soit pas un "faire semblant" parce que nous laissons tout et n'importe quoi se faire au non seul de l'argent et non également du bien-être de la société.

 

 

De plus, pour ne pas en faire les cibles parfaites à venir pour la calomnie, il faudrait veiller à ne pas qualifier tous les amoureux de la Nature Algérienne d"'écologistes", au sens politique du terme, même pour faire plus sensationnel, à moins de désirer intentionnellement politiser à tout prix les débats écologiques qui doivent persister au sein de la société algérienne en quête d'un vrai développement économique.

 

 

Un parti algérien vert a certes vu le jour, c'est une bonne chose à laquelle je ne m'interdirais pas de participer; mais avec la plus sincère indépendance.

 

 

Pour moi, un parti algérien ne peut aborder l'environnement sans être très alerte sur ses rapports avec les partis écologistes de pays plus développés. En aucun cas les "écologistes algériens" ne doivent tomber dans le piège d'être associés à des éléments perturbateurs du développement algérien sournoisement téléguidés de loin. Le discours d'un tel parti doit être celui du terrain et de la conciliation entre les citoyens et les institutions pour être, certes un outil de contestation, mais également une plate-forme d'émulation entre tous les Algériens afin de garder coûte que coûte leur Nature intègre de toutes ses richesses.

 

 

L'Ecologie en Algérie, si elle doit prendre sa place dans la politique nationale, ce doit être au service de l'Algérie et des Algériens, pas de géopolitiques mondiales. Reconnaitre la valeur de l'Environnement mondial est un devoir, préserver celui de notre pays une question d'honneur.

 

 

Voilà la touche que M. Ali Amara président du PAVD et ses amis en politique semblent me permettre d'apporter à l'idéologie de leur parti. Comme d'autres acteurs civils de la protection de l'Environnement en Algérie, ils ont considéré que ma démarche personnelle et citoyenne pouvait apporter quelque chose à leurs propres actions. Mais, pour ma part, c'est une contribution, pas une adhésion. Le PAVD, parce qu'il partage certaines valeurs fondamentales avec les miennes, me permet également de découvrir d'autres aspects et d'autres solutions possibles aux problèmes écologiques de notre pays.

 

 

Je ne suis pas un expert, ni un scientifique, je n'ai encore moins la prétention d'être un journaliste parce que je me permets de publier des articles sur le Web. C'est, d'abord la passion d'une région, puis d'un pays ainsi qu'une formidable succession d'heureuses rencontres qui ont fait du portail web, que j'ai crée avec peu de moyens et beaucoup de sacrifices, un média (outil de partage) de l'environnement en Algérie. C'est donc une aventure qui suit son cours au jour le jour et qui n'a pas fait de moi l'once d'un militant écologiste pour autant.

 

 

Je me suis donc permis de publier cette petite mise au point afin que les étiquettes qui risquent de me coller à la peau, ainsi qu’à tous ceux et celles qui aiment la Nature, n’induisent personne en erreur.

 

 

Je ne suis pas un militant de l'Écologisme mondial. Je suis un amoureux de la Nature Algérienne.

 

 

Je ne suis pas un écologiste…Mais je m’intéresse très sérieusement à cette science qu’on appelle l’Ecologie et je voue un profond respect à tous ceux et celles qui étudient la Nature travers le Monde et plus particulièrement en Algérie.

 

 

J'aimerais d'ailleurs conclure ce billet par un hommage à ces hommes et ces femmes...

 

 

Article publié dans nouara-algerie.com

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