4 Juin 2014
La chronique du Condjador (91)
Jijel, le 4 juin 2014
S'il m'arrive souvent de parler de mon parcours c'est parce que je partage le vie et les problèmes des Jijéliens. Ce ne sont pas des paroles de spectateur, et autre consommateur d'infos, dont les gens simples disent a’amar a cria’a, remplisseur de bouteille.
Dans la chronique d'aujourd'hui, j'ai pris l'angle de vision de Spinoza: chercher le dénominateur commun, l'élément central de bloquage rencontré par les Jijéliens dans les différentes administrations. Normalement, le rôle des administrations sont de répondre à leurs problemes, de les soulager, au moins dans les chose essentielles, comme l'eau, le gaz, le logement, le foncier, l'accès aux crédits CNAC, et autres. Et même la possibilité de demander audience au wali de Jijel .
La confrontation du citoyen aux administrations débute toujours par une étude de la requête, avec dossier à fournir. A la CNAC, après avoir fourni ce premier dossier, c'est ok, tu passes dans le bureau du conseiller. Première chose, il va t’orienter vers ses amis, les huissiers de justice où il prend une commission. Si tu refuses, tu signes ta fin et tout devient impossible, car ce conseiller est un sélectionneur de "candidats de tchipa" qu'il envoie ensuite à ses amis banquiers....
Au lieu de satisfaire rapidement la requête légitime et justifiée du citoyen, les administrations passent à l'étape deux : trouver un "détail" entraînant une nouvelle demande de paperasse. Cela va prendre de trois mois à deux années pour la conservation foncière, pour la sonelgaz. L'étude technique n'en finit jamais, on y ajoute de faux détails pour justifier les refus. A toi citoyen de démontrer que cette étude est fausse, une année de ta vie y passe. Cours, cours, citoyen... D’autres admnistration te changent de bureau pour annuler tous les arguments et les preuves que tu as sortis de tes tripes. Dans cette étape de retour à la case départ, c'est à toi de reprendre depuis le début pour annuler les mensonges et promesses non tenues du fonctionnaire de la première étape.
Finalement, l’angle de Spinoza nous fait voir une vérité indiscutable: "attrister" le citoyen. C'est vrai que la conséquence la plus grave de ces faits c'est la tristesse engendrée. Une rébellion intérieur, du désespoir. Mais c'est orchestré pour nuire à un individu dans l’indifférence des autres. La dépréssion isole, fragilise, c'est pour ça que les dossiers administratifs sont étudiés un à un dans le huis-clos, à travers le trou du guichet. Tu reste seul à rumine ta colère et tu meurs ba bared. Au suivant!
La faute du citoyen c'est qu'il se fait guider par le bout de la barbe, croyant que par son silence et sa bonne conduite, ils vont avoir pitié de lui, que sa passion va avoir des résultats, parce que son cas est meilleur que celui des autres. Il espère même voir la fin de sa torture bureaucratique. Pauvre mouton! Les autres aussi croient comme toi. Tous, vous allez être rasés avec le même blaireau.