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Le blog de algerie-infos

"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)

Les Panama Papers sont-ils manipulés par les services américains?

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La question n'est pas nouvelle tant est ancrée l'idée que ce qui vient des médias occidentaux est sujet à caution. Au moment de la parution en 2011 des révélation de Wikileaks, dont l'impact fut considérable, des doutes avaient été exprimés sur "l'objectif" de ces révélations. Certains y voyant une grande manipulation des services américains. On sait aujourd'hui que ce ne fut pas le cas. S'agissant des Panama Papers, les autorités russes accusent carrément les enquêteurs de vouloir "déstabiliser" la Russie. Quelque soit l'analyse, une chose est évidente: Bouchouareb doit quitter le gouvernement algérien!  

En Algérie, la thèse du Kremlin a des émules.

"Que cache ce scandale mondial?" Ce gros titre s'étale à la une de l'Expression, journal proche du pouvoir. Pour Brahim Takheroubt les principales cibles des Panama Papers, sont Vladimir Poutine et Bachar al-Assad. "Que nous préparent les architectes de la mise en scène internationale? Ces derniers semblent sérieusement contrariés par une incursion impromptue de la Russie dans la crise syrienne." Il met curieusement le scandale Panama Papers dans le même sac que les révélations de Wikileaks, dont les "publications coïncidaient étrangement avec les révoltes arabes de 2010" écrit-il en ajoutant : " De ce fait, les «Panama papers» annoncent-ils une seconde phase de ces révolutions inachevées? Une nouvelle reconfiguration de la planète?" Au moment d'écrire son article, le journaliste de l'Expression, journal proche de la  présidence, n'avait sans doute pas encore vu l'article du journal Le monde sur les Panama Papers où sous le titre « L’argent caché des chefs d’État », le journal a illustré sa première page avec les photos de cinq dirigeants, dont Abdelaziz Bouteflika. Après une protestation algérienne contre cet amalgame, Le Monde a publié la précision suivante: « Précision : contrairement à ce que la photo en ‘une’ du Monde daté du 5 avril (édition imprimée) a pu laisser croire, le nom du président algérien, Abdelaziz Bouteflika, n’apparaît pas dans les « Panama papers ».

Dans Libre-Algérie journal d'opposition proche du FFS, on peut lire aujourd'hui en exergue au "billet" de Salima Ghezali, un texte de Graig Murray : "La publication d'une infime sélection de l'ensemble du data fuité vise deux objectifs: 1-salir les ennemis de l'Empire, même si c'est par simple association comme pour les président Poutine et Assad; 2- Faire savoir à d'autres personnages importants concernés par le data mais dont les noms n'ont pas été publié, que les USA ou leurs "médias partenaires" peuvent à n'importe quel moment, rendre public leur linge sale. Un parfait instrument de chantage"

"Quant au Panama Papers, poursuit la journaliste algérienne, il faut aussi chercher qui n'a pas été dénoncé. Si on ne veut pas après des chantages de tous ordres exercés sur des dirigeants incompétents et corrompu on ne finisse dans le même état que l'île Bikini." (pulvérisée par les bombes atomiques expérimentales ndlr). Auparavant, Salima Ghezali donne le mot d'ordre : "Reconstruire un Consensus national pour nettoyer les écuries d'Augias sans faire exploser toute la maison"

De son côté, sur TSA-Algérie,  Rachid Boudjedra demande un chèque en blanc sans attendre un quelconque consensus. Il titre son dernier billet "Cette Algérie qu’on aime", et écrit : "Malgré tous les ratages, toutes les corruptions, toutes les injustices sociales, l’Algérie est un État qui aspire à la modernité et qui construit l’État national avec beaucoup de lenteurs et de bégaiements. Un État qui a une vision juste et perspicace de la situation qui prévaut dans le monde."

Bouchouareb doit quitter le gouvernement!

La société créée par M. Bouchouareb n’a "jamais été active" titre une dépêche de l’APS, qui reprend un message de Guy Feite le fondé de pouvoir de la société offshore "Royal Arrival Corp" fondée par le ministre Bouchouareb. C'est à dire qu'il n'a pas encore participé -comme prévu dans sa mission affirmée- à la conclusion de contrats dans divers pays comme l'Algérie et la Turquie. Lorsqu'il a créé cette société internationale d’affaires, il était ministre! Les choses sont présentée comme si créer une société dans un paradis fiscal pour faire du business, était une chose normale pour un ministre algérien. De plus, Bouchouareb avant d'être ministre était un dirigeant national donc très initié du parti RND au pouvoir. L'Etat algérien doit évidemment se démarquer avec force et publiquement de ces pratiques indécentes dans la classe politique.

Quant aux révélations, tout Algérien normal sait qu'il peut prendre et laisser.

POST-SCRIPTUM

Wikileaks, Orascom, Carlyle et Ben Laden

Par Saoudi Abdelaziz, 8 septembre 2011

El Watan Titre ainsi un article consacré à un câbles Wikileaks : « Le gouvernement américain n’est pas indifférent aux déboires d’Orascom Telecom (OTA) en Algérie ». On y apprend qu’en février 2008,  David D. Pearce, l’ambassadeur américain à Alger avait exprimé au ministre algérien Temmar,  « les inquiétudes des investisseurs américains au sujet du litige qui existe entre OTA et l’administration fiscale ».

L’auteur de la note estime que l’Algérie a eu «une réaction économique nationaliste» à la réussite d’OTA et aux transferts de centaines de millions de dollars de dividendes.

El Watan, qui brode sur cette information mais ne semble pas vouloir savoir qui sont ces fameux « investisseurs américains » qui ont poussé l’ambassadeur à s’immiscer dans un litige fiscal local.

Dans son essai « La Martingale algérienne », dont El Watan avait rendu compte, on trouve une phrase qui nous met la puce à l’oreille. Hadj Nacer écrit : « La nature a horreur du vide. La disparition, depuis 1992, de toute tentative d'élaboration d'un processus d'arbitrage, a conduit à la délocalisation de la décision stratégique à l'extérieur du pays. Pendant que Carlyle décide qu'Orascom sera le détenteur de la licence de téléphonie mobile, l'arbitrage se résume au partage du reliquat de la rente ». (La Martingale algérienne, p50) 

 Mais qui est ce puissant Carlyle qui a le pouvoir de choisir nos partenaires ? On sait qu’il a été le principal initiateur de la création, en 2006, du Fonds souverain libyen, doté d’une centaine de milliards de pétrodollars injecté par Kadhafi dans les opérations boursières (et gelé sur décision de l’Otan en avril dernier). On dit que Carlyle  orchestrerait en sous main, depuis 2007, la campagne médiatique pour la création d’un fonds similaire dans notre pays.

Poussons plus avant. Qui est derrière ce Carlyle dont le nom évoque le fameux penseur conservateur écossais.

On peut lire sur le net, dans l’encyclopédie Wikipédia : « Le Groupe Carlyle est dirigé depuis janvier 2003 par Louis Gerstner, ancien patron d'IBM. Parmi ses dirigeants, de nombreuses personnalités se sont succédé, telles que George H. W. Bush ou encore Olivier Sarkozy ». Il s’agit de Bush père, le président de la première guerre du Golfe ; l’autre est le frère ainé du président français.

Ce fonds d’investissement américain, crée en 1987, avait été pris en main en janvier 1989 par Franck Carlucci, ancien directeur adjoint de la CIA, conseiller à la sécurité nationale puis secrétaire à la Défense de Ronald Reagan. Sous la présidence de Carlucci, le groupe réalise sa première grande affaire, en 1997, lorsqu’il  acquiert la société américaine United Defense, gros fournisseur de l'armée américaine en véhicules de combat et en artillerie.

 Wikipédia nous régale d’une anecdote qui a les allures d’un fait historique : « Le 11 septembre 2001, le jour de l'attaque terroriste contre le World Trade Center à New York et le Pentagone à Washington, Carlyle réunit dans cette même ville plusieurs centaines d'investisseurs liés au groupe. Parmi les invités figurent entre autres George H. W. Bush, 41è président des États-Unis et père du président George W. Bush, et Shafiq Ben Laden, un demi-frère d'Oussama Ben Laden, l'homme à la tête d'Al-Qaida, la structure accusée de l'agression. Shafiq Ben Laden faisait partie des 13 membres de la famille Ben Laden qui ont quitté les États-Unis à bord d'un Boeing 727 immatriculé aux États-Unis N521DB, le 19 septembre 2001. La proximité des noms Bush et Ben Laden en ce jour précis frappe les consciences et révèle Carlyle au grand public ».

Source: Algerie-infos

 

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