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Le blog de algerie-infos

"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)

Ouyahia est-il fini?

Photo DR

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Ce matin dans les quotidiens, le revirement d'Ahmed Ouyahia hier dans une emission Tv, en faveur de Chakib Khelil, est le sujet le plus commenté dans les chroniques. Sans doute parce, que bouclant tôt leur prose, les journaux imprimés n'ont pas eu le temps de traiter le scoop Bouchouareb, trop tardif. A croire les analyses, Ouyahia est quand même en partance. Les révélations sur Bouchouareb, son proche adjoint au RND, ne vont pas sans doute pas arranger les choses.

"Qu’a-t-il bien pu se passer pour que le secrétaire général par intérim du RND en vienne à monter au pinacle, à son tour ? s'interroge Mohamed-Chérif Lachichi dans Liberté "Dans sa solidarité tardive avec Chakib Khelil, Ahmed Ouyahia a révélé que le procureur général d’Alger aurait obéi, dans le cas d’espèce, à des instructions provenant, semble-t-il, de la chancellerie, et ce, pour convoquer une conférence de presse et annoncer l’émission d’un mandat d’arrêt contre celui qu’il présente aujourd’hui, après des années de lynchage judiciaire et médiatique, comme un “grand commis de l’État” et une “compétence reconnue mondialement”. (...) En bon contorsionniste, Ouyahia s’en prendra, une fois encore, à la presse et même à “la rue” qui, selon lui, salit les gens. Cet exercice inconfortable de l’ancien chef de gouvernement s’apparente, en toute vraisemblance, à une figure imposée. Car celui qui s’est taillé, à tort ou à raison, une réputation sulfureuse de “bourreau des cadres” est désormais persuadé de leur innocence (...) Aussi, pour nombre d’observateurs qui, assurément, n’ont pas le quotient intellectuel d’une courgette, cette sortie d’Ouyahia relève plutôt de “l’instinct de survie” : “Il cherche seulement à sauver sa peau !”, murmure-t-on.

"Ouyahia dans le collimateur" titre l'analyse de Kharroubi Habib dans Le Quotidien d'Oran. Il écrit notamment :  "Ouyahia est incontestablement dans le collimateur du clan présidentiel dont l'inimitié à son égard ne date pas de peu mais s'exprime désormais ouvertement depuis qu'il a perdu la protection de l'ex-tout puissant patron des services. Il n'est pas fortuit que Amar Saâdani s'en est violemment pris à Ouyahia dans le même temps qu'il a amorcé sa campagne pour la « réhabilitation » de Chakib Khelil, l'ex-ministre de l'Energie et des Mines, présenté par lui comme ayant été victime d'un complot fomenté par le DRS. C'est que Ouyahia est soupçonné par les défenseurs de Chakib Khelil d'avoir « trempé » dans le « complot » contre celui-ci et qui visait au final à éclabousser le chef de l'Etat lui-même. A tort ou à raison, ils l'accusent d'avoir pris part à l'instrumentalisation de la justice ayant conduit à l'émission d'un mandat d'arrêt international contre l'ex-ministre. (...)  Il y a peu de chance que les « services rendus » par lui à Bouteflika plaideront en sa faveur. Son éviction paraît actée et à intervenir à brève échéance. Elle est dans la logique des guerres claniques qui veut que le clan vainqueur nettoie le pouvoir conquis de la présence de tout acteur ayant peu ou prou appartenu à celui des vaincus. Cette même logique qui a ramené Chakib Khelil dans le giron du pouvoir parce que appartenant au clan des vainqueurs, même si son retour ne l'a pas libéré des « casseroles » qu'il traîne et dont l'opinion publique persiste à les considérer comme avérées et révoltantes".

"A part Ahmed Ouyahia, personne n’aimerait être à la place d’Ahmed Ouyahia, écrit dans El Watan le chroniqueur Chawki Amari. D’abord, il est obligé de défendre Chakib Khelil contre son mentor, le général Toufik ; ensuite, de ne pas répondre aux insultes de Amar Saadani. Il ne peut pas non plus commenter les incohérences de la justice — il a été ministre de la Justice — ni même parler des cadres — il en a mis lui-même des centaines en prison pour rien. Enfin, il ne peut même pas accuser la presse d’accuser Khelil puisque c’est l’Italie et le procureur d’Alger qui l’ont fait. Que faire d’Ahmed Ouyahia ?  C’est la question que se posent le Président et son frère. Il aurait été compétent dans un domaine, on lui aurait offert un ministère ; il aurait été jeune, on aurait pu lui confier un projet Ansej du genre fabrique de pneus et on aurait pu lui donner une ligne de bus, mais il a déjà des bus. En réalité, il est trop lourd et quand il va tomber, il va le faire à la même vitesse que ceux qu’il a fait tomber, même s’ils étaient plus légers. Mais à cause de la résistance de l’air, il fera plus de bruit. Demain, nous aborderons le thème du bruit des ondes acoustiques dans les sphères fermées par le sommet."

 

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