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Le blog de algerie-infos

"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)

Développement économique. LA QUESTION DE L'ARGENT.

Par Abdelatif Rebah 15 juillet 2020

L’argent, dit-on, à juste titre, est le nerf de la guerre. Celle pour sortir du sous-développement ne fait pas exception. La question du financement a toujours été, en effet, la question-clé du développement économique. Il me semble qu’il y a deux lectures à faire, à ce propos : celle qui est requise par les réponses à la conjoncture à court terme qui relèvent du registre des mesures de politique économique de type contracyclique et celle que commande une vision de moyen et long terme en liaison avec les réformes structurelles de fond, incontournables

Mais on sait que la question du financement n’épuise pas toute la problématique. D’autres conditions sont à réunir. Une vision de long terme qui traduise l’ambition de construire une économie productive performante, des institutions solides et compétentes dans le rôle de vecteur de cette ambition, un Etat garant des priorités productives et environnementales, des acteurs efficaces et engagés parce qu’impliqués, des organes de contrôle indépendants et représentatifs, un climat politique et social de mobilisation démocratique pour le développement national.

La vraie problématique est celle de la construction de la base productive nationale capable de se mesurer aux grands challenges technologiques et industriels porteurs de développement et facteurs d’échanges équilibrés et mutuellement bénéfiques. Il faut remettre à l’honneur la revendication d’un nouvel ordre international et d’une régulation progressiste des échanges internationaux.

Aujourd’hui, les problèmes concrets de la base productive dans l’état de destruction avancé extrême dans lequel, l’ont réduite trois décennies de réformes libérales, ne peuvent être abordés, sans la rupture avec la démarche économique libérale et ses pratiques mafieuses et de corruption, en cours depuis une trentaine d’années. Il devient plus que jamais urgent de renouer avec l’ambition nationale de développement de grandes capacités industrielles, scientifiques et technologiques et de redonner à l’Etat national ses instruments de planification, de régulation et d’intervention.

Le marché est incapable de penser l’industrie de son propre mouvement de lui-même et de le penser dans une perspective d’émancipation nationale. La volonté politique est nécessaire. L’enjeu essentiel est de passer d’une économie dominée par un secteur extraverti, technologiquement enclavé, tributaire, de surcroît, des fluctuations de la conjoncture pétrolière internationale, coexistant avec des activités faiblement productives, où les possibilités d’évolution technologique et de gains de valeur ajoutée sont limitées, vers une économie enracinée, entrainée par des activités fortement productives, offrant de meilleures perspectives d’absorption productive d’une main d’ouvre instruite et qualifiée, nombreuse et de plus en plus féminine et des possibilités d ’innovation et d’accroissement de la valeur ajoutée. Une économie basée sur l’effort endogène d’innovation technique, économique, managériale, institutionnelle, sociale.

La vérité, souvent oubliée, comme le relevait déjà, pertinemment, le Rapport de l’ONUDI 1990/1991, est que « le développement économique est un processus à long terme qui n’a jamais été mené à bien en une seule génération ». La réorientation d’envergure requise et nécessaire, ne peut pas aller sans les ruptures fondamentales à opérer et ne peut passer à côté de la question des choix stratégiques à adopter. Il devient incontournable de démanteler les mécanismes et les institutions des politiques antinationales qui ont sacrifié les services publics aux appétits des classes parasitaires et prédatrices et érigé le tag 3ala mene tag capitaliste en règle d’or des rapports sociaux. C’est un impératif de salut national, car leur maintien et leur reconduction, dans le contexte de la pandémie va, inéluctablement, enfoncer le pays dans une nouvelle crise aux conséquences politiques, économiques et sociales incalculables.

Planification à long terme, politiques de développement qui se définissent d’abord au niveau national et où l’Etat y a un rôle essentiel à jouer, investissements publics, croissance et développement durables, renforcement des entreprises publiques doivent être remis à l’honneur

Source : Facebook

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