Un procès cousu main. « Audience pliée » du tribunal militaire.

 Procureur et avocats au diapason. Les avocats du général Toufik et consorts ne cachaient pas leur surprise réjouie. Comme Miloud Brahimi qui s’exclame : C’est un honneur pour la justice que d’avoir une position partagée entre la défense et le ministère public »

Hier, contrairement aux deux premiers procès, l’acte 3 de ce dossier a été, pour le moins, expéditif, résume le reporter de Liberté « L’audience a été pliée en à peine trois heures ».

Les accusés avaient-ils tenté de faire tomber le chef de l’Etat major de l’ANP, considéré comme l’obstacle à la « transition » informelle combinée par Toufik et c° ? L’arrêt de renvoi revient certes sur le communiqué ayant annoncé le limogeage du défunt Gaïd Salah, mais le procureur ne va pas plus loin. Salima Tlemçani cite son intervention à l’audience : «Je ne vais pas vous rappeler les preuves et les arguments, mais plutôt à examiner cette affaire sous l’angle de droit et sa bonne application et rien d’autre que le droit, en prenant en compte l’article 307 du code de procédure pénale.» Pour les avocats, c’est du «pain béni». La défense du général Toufik plaide l’acquittement en rendant hommage au représentant du ministère public. Me Miloud Brahimi annonce : « Je joins ma parole à celle du procureur général. C’est un honneur pour la justice que d’avoir une position partagée entre la défense et le ministère public ».

« Il n’y a donc pas eu de “complot ayant pour but de porter atteinte à l'autorité du commandant d'une formation militaire” et : “complot dans le but de changer le régime”. » commente Mustapha Hammouche, le chroniqueur de Liberté tandis que son éditorialiste écrit d’emblée : « L’acquittement prononcé hier par le tribunal militaire de Blida scelle définitivement la fin de l’ère de l’ancien chef d’état-major, le défunt Ahmed Gaïd Salah. Son héritage vole en éclats ». A suivre...