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Le blog de algerie-infos

"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)

Juin 2013. Après Chafik Mesbah, Abed Charef appelait le DRS à prendre les rênes du pays

Par Saoudi Abdelaziz, 27 juin 2013

 Mettant en ligne un article, le blogueur solitaire fonctionne avec la philosophie de la bouteille à la mer. Il n'a ni la responsabilité ni l'ambition d'un "faiseur d'opinion". Retraité, il suit ce qui se passe, et comme la mouche du coche il pique un peu de temps en temps. Mais, quand même, avec ce besoin irrépressible des membres de l'espèce humaine : se prononcer librement sur la destinée commune.

Aujourd'hui jeudi, c'est une chronique "Autrement vu" du Quotidien d'Oran qui motive la bouteille à la mer. Elle est intitulée "Candidat à l'élection présidentielle, pourquoi faire".  L'un de nos faiseurs d'opinion, Abed Charef, y explique  : "Mais s'il fallait un seul repère pour juger l'élection présidentielle de 2014, ce serait celui-là : rien ne peut se faire sans l'armée, ni contre elle (...) Il sera impossible d'y mener une politique contre l'avis de l'armée et des services de sécurité.(...) De même, il n'est pas possible de lutter contre la corruption, ni de vouloir imposer la transparence économique contre l'avis de ces institutions".

Cela veut-il dire que l'Armée sera la "garante" du libre choix des électeurs en faveur de la transparence et de la lutte contre la corruption ? Non, on n'en est pas encore là, dit le chroniqueur, pris entre le 19 juin, anniversaire d'un coup d'Etat et le 29 juin celui de l'assassinat de Mohamed Boudiaf.

Chat échaudé craint l'eau froide  nous avertit le  chroniqueur lorsqu'il évoque les enjeux des prochaines élections présidentielles :  "Il ne suffit pas que l'armée et les services de sécurité soient neutres, il faudrait qu'ils soient favorables au projet. Car en cas de coup dur, la neutralité peut rapidement se muer en hostilité".

Il ajoute pour expliquer l'éternité de cet un axiome : "De plus, il n'y a, aujourd'hui, aucune force politique capable de s'engager dans une grande aventure politique". D'où le titre de la chronique qui pourrait s'intituler  : "à quoi bon des élections présidentielles en 2014?". "En l'état actuel des choses, vouloir imposer un changement contre l'avis de l'armée et de son " cœur atomique ", le DRS, peut se révéler dangereux", explique le journaliste.

DRS, colonne vertébrale et ...cœur atomique

"Serait-on alors dans une situation bloquée, une impasse totale ?" s'interroge le chroniqueur. Il nous rassure : " Pourtant, Chafik Mesbah, ancien officier supérieur du DRS, reconverti dans l'analyse politique, avance une issue possible. Parlant de son ancien patron, Toufik Mediène, le puissant patron du DRS, il lui suggère de devenir une sorte d'Andropov pour l'Algérie. D'être l'homme des services spéciaux qui permettrait de débloquer la situation, pour précisément aller vers une transition négociée et contrôlée".

(lire Le général Toufik à la tête d’une pérestroïka algérienne ?)

Abed Charef se jette à l'eau : (...): "la situation du pays parait mûre pour une telle initiative".

Récemment, j'ai commenté la trouvaille d'un journaliste qui avait défini le DRS comme "colonne vertébral du système". Ce matin, Abed Charef enrichit donc notre vocabulaire en en faisant  "le cœur atomique"de l'ANP.

L'idée factieuse de confier le sort de l'Algérie au chef des services de renseignement fait son chemin parmi ces élites qui nous veulent du bien. C'est sans doute au cœur atomique que s'adresse aussi ce trader de la City de Londres "favorable à l’instauration d’une Seconde République reposant sur un meilleur partage du pouvoir "pour qu’il puisse être plus efficace", à l’image du modèle institué par Issad Rebrab, PDG de Cevital, qui a su « déléguer » et « permettre aux jeunes de prendre leur responsabilité ».

Par la force des choses

Que dire sur cette conversion d'un faiseur d'opinion appartenant au "camp démocrate" à cette hégémonie du DRS, sinon qu'il nous invite à endosser une camisole de force. Cette conversion semble aussi confirmer, parmi les "élites" algérienne formées dans le giron du système, la persistance de la fascination pour la supposée efficacité des "Services" pour résoudre les situations de crise.

Quelque soit leur couleur, les "républiques prêt à porter" restent des camisoles de force, kémaliste pour les uns, islamiste pour les autres. Ou même sous ces deux couleurs mêlées, à l'abri desquelles les jeunes loups ultralibéraux se partageant déjà les postes et le business, en attendant de dominer toute la machine de l'Etat.

Toute démarche qui muselle l'intervention du peuple, dans sa diversité, sera sans doute combattue par les citoyens libres, qui ne sont pas dépendants de l'échéancier d'une faction.

Dans notre pays, comme ailleurs, lors des grands tournants de l'histoire, l'avenir est toujours une création humaine collective. Toujours inattendue. Aucune force ne détient la clef de cet avenir, fut-elle un "cœur atomique".

En Algérie, chaque individu, chaque force politique et sociale aspire à agir pacifiquement au mieux de ses intérêts. Sans être obligé de déléguer son libre arbitre à une force bâtie sur le secret.

Nous trouverons la clef de nos impasses dans le courant général anonyme, qui, jour après jour, s'enrichit de l'action et de la pensée des citoyens libres où qu'ils se trouvent-y compris dans les partis, y compris dans l'institution militaire, laquelle ne se réduit pas à son prétendu cœur atomique secret.

D'une année sur l'autre, sans doute découvrirons-nous le dénominateur commun démocratique de la destinée nationale. C'est dans la force des choses. Quand ? Rabi yaâlem.

 Source : Algerieinfos-Saoudi 27 juin 2013

 

 

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